Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 13 juillet 2015

N’EST-CE QUE VACHE ?

Petite fable affable en pensant à Platon

Au milieu de leur pré carré,
Pourtant de forme hexagonale,
Où on les a mises aux arrêts
Condamnées à ruminer, râlent
De jeunes vaches ayant vêlé 
De vrais emmerdeurs en herbe.
Et de l’écheveau emmêlé
De leurs idées jetées en gerbe,
Il leur apparaît qu’éduquer
Est lassant, que désembucqués,
Leurs gros veaux, c’est aux fermiers
De les élever. Fumiers !

Les jours courant à la sauvette,
Les cornues, sotte vanité,
Elles, taillent une bavette
De champêtres mondanités
En très longs déjeuners sur l’herbe,
Laissant, sans soin, leurs rejetons
Vaquer seuls dans leur âge imberbe,
L’ignorance crasse et le ton
Qui s’infatue : impolitesse,
Virulence, invective, coups…
On critique, chez « nos Altesses »,
Le fermier à tous les coups !


Mais ce dernier, lui, leur demande
Qui est - a ! - toute autorité
Sur ce cheptel qui se débande ?
Il renvoie sans aménité,
Et dos-à-dos, les génitrices
Mettant leur honneur à l’encan
Et ceux poussés de leur matrice.
Leur âge leur promet - cancans !-
Certes moins de pain que de beurre
Mais quand ils auront des enfants
Les supporteront-ils une heure,
S’ils sont, comme eux, “ébouriffants” ?!

Pour punir mère insouciante
Et l’insolence de l’enfant
Il les laissa dans leur fiente,
Ensembles, retors, piaffants,…
« Ça rend heureux d’être très proches :
Le bonheur, leur fit-il un jour,
Est dans “le près” ! » Il rit, l’air croche,
Pensant que le « Cause toujours ! »
 Des unes était chose identique
Au « Ferme ta gueul’ ! » des marmots :
Sans éducation, ni éthique,
La tyrannie n’est plus un mot !

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