Petite fable affable
Sur son nichoir, Dame poule couve.
Son coq de mari peste, écharde au cœur,
Épine à l’âme, l’œil un brin moqueur :
« Il faut quand même, un matin, que tu trouves
Le temps pour tous tes devoirs ménagers ?
- Couver est corvée ! à toi de soulager
Ce labeur fait pour toi et pour du beurre !
- J’ai mission de réveiller le soleil,
Et pour travail - de l’ergot, du conseil,… -
De faire régner la paix, à toute heure,
Au poulailler. J’ai donc bien du boulot !
- C’est une sinécure que mon lot ?
- C’est dans tes rôle, fonction et besogne
Avec le reste que tu négliges trop !
- Comme la pluie je prends tout ça de haut :
Pas de turbin sans talbin, Rouge Trogne !
Renchérit la poule. Ton gagne-grain
Est un job nous laissant, tels des murins,
Pauvres comme Job… Et, cette besogne
Est dans tes rôle et fonction, cher sultan
Insultant qui se croit maître du temps !
- Mon métier, moi je le fais bien, Carogne !
- La seule chose que tu fasses bien
C’est ton âge, espèce de vaurien ! »
Bec cloué, le mari marri allonge
Le pas pour aller empapaouter
La voisine à l’humeur plus ouatée.
« Voilà, ça lui fera les pattes ! » songe
Le coq : la maîtresse de sa maison
Ne s’est jamais rendue à ses raisons
Alors qu’il est roi du lieu, sans conteste
Qu’il sort tous les jours Râ de son sommeil,
Que les hommes ne posent pas l’orteil
Dans sa cour sans son aval, l’air modeste,
Mais il n’est, si puissant soit-il, de roi
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