Ah, quelle saloperie la Vie
Quand, de vous, elle n’a plus envie ;
Qu’elle plie le genou, ploie l’échine,
Devant la Camarde qui s’obstine
À faire de vous une ombre qui survit,
Tout en faux sifflante et cabotine !
Oui, quelle saloperie
Quand Thanatos vous sourit !
Et quelle saloperie la Vie
Quand tout veut cesser sans préavis,
Que vos jours gourds, soudain, se patinent
En longues heures qui mal trottinent,
Ou que vos pensées errent sans fil suivi
Au sein de secondes serpentines !
Oui, quelle saloperie
Quand Thanatos vous en prie !
Oui, quelle saloperie la Vie
Quand, d’un coup, ne sont plus indivis
Un corps lourd, une âme célestine ;
Quand plus rien, en vous, ne se mutine
Parce que votre vie va vous être ravie,
Chaque nuit tombant en guillotine !
Oui, quelle saloperie
Quand Thanatos vous chérit !
Vrai, quelle saloperie la Vie
Quand on a tout vécu, tout gravi,
Tout vaincu quoi que le sort destine
Depuis que vous portez des bottines,
Et puis surviennent le Crabe et ses nervis
Qui vous broient et qui vous piétinent !
Oui, quelle saloperie
Quand la Mort vous la pourrit !
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