Cycle toulousain
Sur la vieille place des Puits-Clos,
On se prélasse ou on s’offre un pot,
Quittant en bande, en foule, en troupeau,
L’estaminet devenu une étuve
Pour l’ombrée d’auvents souvent brûlants
Accueillant effusions et effluves
D’un monde, jusque là, nonchalant ;
Éméché de chaleur, rien n’étanche
Sa soif de soleil et de revanche.
Il ne fait jamais vraiment mauvais
Non pas, même quand il pleut à Toulouse
Mais, quand juin nous rejoint, avé
L’accent, l’humeur et le ciel s’épousent.
À Saint-Georges, à Roger Salengro,
Personne ne porte le chapeau !
Febus nous épice enfin la peau,
Estoufe et essouffle les terrasses
De ces cafés assoiffés d’été.
Tant et tant de passants s’y délassent,
Sous un soleil qu’ils veulent fêter,
Qui au thé glacé, qui à la bière,
Comme ça se fait sur la Canebière.
Ici, on cause, requinquillés,
On s’interpelle ou on fait le Charles :
Décolleté au vent, col quillé,
Quand juin nous rejoint, on déparle !
À Wilson, Rouaix ou Marengo,
Le printemps quitte ses oripeaux,
Même les habits changent de peau,
Sous un couvert tiède et écarlate.
Un peuple de gosiers asséchés
Rit d’un rien, boit, aboie ou relate,
Passionné, heureux et débâché…
Les beaux jours, dont on est insatiables,
Ont, enfin, pris place à notre table.
Là, on boit et on fait du pastis,
Ici, on reluque, à toutes cluques,
Les belles couleur myosotis,
Quand juin nous rejoint, vous ensuque…
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