Cycle toulousain
Mon ami, toi qui es aveugle aux ciels changeants,
Sourd aux aveux du vent, sais-tu plus engageant
Que ces heures estivales on ne peut plus tardives,
Qui, aux lueurs d’incendie du couchant, survivent ?!
Ça bourdonne et chuinte sans discontinuité…
Au milieu des murs ruinés aux mûres fruitées,
Une promiscuité de murmures s’ébruite :
On croasse, on fourmille, on grésille, on stridule,…
Roulant sa rumeur dans les souffles qui s’annuitent,
L’habile écho de ce babil, seul, se module.
Chuchotante et bruissante en son exiguïté,
La male humeur du rû est sans ambiguïté…
Mon Midi à minuit bruit à demi, frémit,
Cricrite, craque ou croque,… Viendra l’accalmie
Dans l’éther lourd où court l’écho sourd d’une cloche ?
Roseaux jaseurs, osiers causeurs se font fantômes ;
Un brin de bruyère se brise et s’effiloche ;
Là, on fouille, on gratte ; ça couine dans les chaumes.
Soudain l’air susurre, frisson ou friselis,
Se froisse au frôlement d’ailes qui se déplient.
Loin des étreintes du bitume et du béton
Enfantant la mort dans des brumes de laiton,
Loin des cris qui grincent là où crissent les craintes,
Sous leurs ciels de lit où des infinis scintillent,
Au-delà des plantées de platanes d’astreinte,
Ces nuits d’été sont mon adresse et mes Antilles
Jusqu’à ce qu’un matin paresse à l’horizon,
Éteignant de son feu tous les tons du gazon.
Mon ami, toi si négligent aux ciels changeants
Comme aux aveux du vent, fais-toi plus diligent
Envers ces sons que le silence a pour convives,
Mélodies fugitives ou harmonies furtives…
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