C’est vingt heures au beffroi
Et un vrai mélodrame :
Je jette un chaud effroi
Je suis seul, sans émoi.
Tous mes copains m’en blâment…
Eux sont, au moins, bigames !
Je rêve d’un minois,
Qui soit soi, puis à moi,
Qui vous tourmente l’âme
D’un amour de feu, de flammes,…
Je ne suis pas matois,
Dame, c’est là mon drame !
Vingt-deux heures au beffroi
J’ai trouvé mon sésame.
Fini le désarroi,
J’ai le cœur de guingois :
J’ai trouvé et pris femme ;
Ma vie file à sa trame,
Que je fais loi et foi
Et ça laisse pantois.
Tous les narquois diffament,
Leurs langues se font lames :
On déplait aux sournois,
Aux faiseurs d’épigrammes.
C’est minuit au beffroi.
Certes, je ne déclame
Plus mon amour, bourgeois.
Or mon cœur aux abois
Qu’aujourd’hui tu affames
Bien plus que tu n’enflammes,
Ne t’est pas moins courtois
Qu’autrefois, ce benoît.
Tu restes mon oriflamme
Quand tellement d’infâmes
Que l’on déçoit, déchoient
Devenant polygames.
C’est deux heures au beffroi :
L’heure du psychodrame.
Le dos à la paroi,
Tout droit mais maladroit,
Je t’aime et le proclame
Y mets toute la gamme,
Ni gaulois, ni grivois,
Mais tu restes de bois
Et, pendant que je rame,
Reproches, amalgames,
Pleuvent en poix sur moi.
Je ploie, plie, me rétame…
Quatre heures au beffroi
L’âme et l’esprit me crament.
Tu pars et me renvoies.
J’en reste coi. J’en bois
Et, pire, te réclame
Partout, par télégramme,
De « Parfois » en « Pourquoi »?
Pas de salut, de pourvoi.
C’est la vie… et ses squames ;
Pas un drame, Madame !
C’était de bon aloi
Mais il pleut sur Paname…
C’est six heures au beffroi :
Changement au programme.
Je suis à nouveau roi.
Exploit ?!… Jouez hautbois :
Un nouveau cœur m’acclame,
Une autre vie j’entame
Mon cœur est au pavois !
Trop beau pour j’y crois
« Même vieux, le cerf brame
Quand, pour lui, on se pâme ! »
Dit-elle en son patois,
Devenant mon dictame,
Et sans tournoi, tu vois !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire