Petite fable affable
Martin est un âne. Gris.
Toujours content, pas aigri
Pour deux sous, il rend service.
Oui, sans malice et sans vice.
Conduisant le charreton,
Sans carotte et sans bâton,
Il menait aussi à paître
Tous les moutons de son maître,
Portait couffins et cabas
Sans jamais rien mettre à bas,…
Obéissant et docile,
Sans jamais être servile ;
Disponible et caressant,
Jusqu’au jour s’obscurcissant,
Il s’amusait sur la berme
Avec les fils de la ferme.
Mais ce faisant, l’âne gris
Indisposait rabougris
Et ceux n’étant pas novices
Pour la malice et le vice :
Le cheval, un grand Breton,
Qui chôme, en fait des boutons ;
Le chien du troupeau, reître,
Grogne s’il le voit paraître ;
Le mulet, sans plus de bât,
Veut le défier en combat ;
Délaissé, le chat gracile
Veut qu’on tue cet imbécile.
Cabale et complots, à terme,
Font fuir l’âne, trouille au derme.
La morale est univoque :
Le mal que l'on fait provoque
Bien moins d'animosité
Que toutes nos qualités !
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