Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 5 juillet 2012

LE CHAT CHASSÉ

Petite fable affable

Est-ce incertitude de conduite
Ou alors un caprice du cœur
Un chat, grand traqueur et gros croqueur
De rats, mettant les souris en fuite
À cent lieues de l’huis où, à sa suite,
Un couple logeait, non sans rancœur,
Voit sa maîtresse qui, là, s’entiche
D’une espèce de petit caniche,
Animal de tête mais sans cœur ?!


Oui, ce-dernier, en effet, pour plaire
À ses nouveaux hôtes dénigrait
Le chat qu’il accusait à son gré
De tout malheur et de toute affaire
- Bris, vols et des choses similaires -
Dont le pauvre félin ignorait
Tout. Mais pas le chien. Bien au contraire.
Las, il est, sur notre vieille terre,
Des Exécrables dont chaque trait
Nous pousse à espérer, d’aventure,
Que leur mort ne soit pas trop future.
Le chat le pensait, tant il souffrait.


L’autre avait si bien fait que le maître,
Oyant sa femme, épousait ses cris.
Avec force coups, la voix aigrie,
Il loue, sans rien savoir ni connaître,
Celui qu’elle encense, le chien traître,
Et non l’estimable mistigri.
Le chat, hier si beau, maigrit et pèle,
Ce grief s’ajoute à la coupelle
Des reproches faits au rabougri.


Finies les faveurs. Bête splendide
Surnommée « Perd-ses-poils-le-Galeux »
Désormais par les époux bileux
Et le toutou chéri et perfide,
Moins estimé de ces cœurs arides,
Il s'croyait moins estimable qu’eux.
Il partit donc sous d’autres égides
Sournois, le chien lui lance, placide :
« Ami, sache que pour vivre heureux
Chez eux, la bête doit être seule :
Si tu dois partager : nuis, bégueule,
Aux uns ; défends-toi des autr',  fielleux ! »

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