Quand la mer qui écume de regrets et s’étire à son gré, se retire en dentelles de plumes et de remords, elle laisse après son départ, épars, des amas de larmes et de pleurs en flaques flottant à fleur d’un ciel à l’amarre. Ces mares de la mémoire, plaques d’impressions au fragile vitrage, où s’esquisse et s’efface un reflet de visage oublié, où affleurent des couleurs aux éclats d’instants, brillent au loin et, mirages chargés d’images et de parfums d’embruns, nous attirent, miroirs aux mouettes. Mais ce n’est que de l’eau…
Ces morceaux de moments né des éléments, ces soupçons de souvenirs pris aux vents s’évaporeront lentement, laissant parfois une ride fugace au cœur du sable, une marque de surface gravée tendrement sur la face de la grève perturbée que lisse, d’éternité, le perpétuel va-et-vient de l’onde sur un rythme que rien ne perturbe, et qu’asséchera un nouveau soleil.
Ainsi va la mer de la vie sur l’arène des temps, ainsi sont nos vies amères dans la traîne du temps…
Illustration : Camille Lesterle, 01 avril 2014
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