Petite fable affable
Le Hibou qu’un pigeon presse,
Le lui dit, sans contourner :
« Arrête donc de tourner,
Et de t’agiter sans cesse :
Tu troubles mon doux repos
Tout le jour et me stresses
À la nuit à tout propos.
Mon arbre est-il un tripot ? »
Maître Pigeon lui rétorque,
Insolent comme un vrai sot,
Tout en bonds, en chants et sauts :
« Ah, aujourd’hui, je t’extorque
Donc quelques mots, pauvre pec’,
Et c’est pour faire ton Orque !
Si je joues du plat du bec
Et de l’aile, penseur grec,
C’est que le jardinier, hôte
Du lieu, a planté matin
Des petits pois au jardin
Quand le soleil qui picote
Aura, avec la pluie, en grand
Fait son labeur, notre ilote
Me chassera désirant
Bien accommoder ce bran…
Si le philosophe paresse,
Ou aime à tout ajourner
Et le passé retourner,
Pour que l’Avenir lui tresse
Lauriers d’avoir su musarder
Dans la nuit d’idées traîtresses,
Il oublie de regarder
Ce qui ne va pas tarder.
Mieux il fait la leçon, maître
De lui, mais si ce pompeux
Aimant tant à penser creux
Et, pis, à nous en repaître,
Savait combien il est court
Le temps du parcours, de naître
À mourir, il ferait court
Vivant tout, loin des discours… »
Mieux il fait la leçon, maître
De lui, mais si ce pompeux
Aimant tant à penser creux
Et, pis, à nous en repaître,
Savait combien il est court
Le temps du parcours, de naître
À mourir, il ferait court
Vivant tout, loin des discours… »
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