Les blés enfin mûris courbent leur lourde tête ;
Les blés déjà bénis lèvent leur forte tête…
Ils s’offrent en miroir ondulant, ondoyant
Aux ors flous du soleil que les vents vont noyant.
Leurs chants chuintant ou chuchotant qui nous entêtent,
Ébouriffent tous les épis les plus voyants ;
Cette faux de souffles sifflants qui les étête
Parfois assagie, les caresse en les ployant.
La chevelure ocrée de cette mer divague :
Elle assaille l’écueil esseulé d’un poteau,
Vient écraser, en ombres et en reflets, ses vagues
Au pied de la falaise sombre d’un coteau,
Se couche sur la plaine où Messidor nu-tête,
Aux heures où le lourd labeur est fêtes et chansons,
S’ouvre aux moissons que la brise bise à tue-tête
Sous l’œil des dîmeurs, gabelous et charançons.
Bercés par l’haleine d’Éole en soufflerie,
Ce flux et ce reflux de rafales fleuries,
Les blés enfin bénis lèvent leur forte tête ;
Les blés déjà mûris courbent leur lourde tête…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire