Cycle historique
À l’heure des frimas, les fidèles s’assemblent
Et l’église si froide, aux murs glacés, frémit :
Un psaume frissonne, murmuré à demi
Par les pensionnaires dont la serge bleue tremble.
Venues du chœur glacial, leurs voix embuées semblent
Réchauffer un peu le cœur si frileux des ouailles…
La paroisse n’aime guère cette gueusaille
Qu’abrite, depuis peu, le couvent endormi…
Dehors, l’hiver claque des dents et désassemble
Tous les murs d’écume qu’il a construits, entaille
Les chairs et les roches sans qu’aucune accalmie
Jamais, ne vienne. C’est comme en Nouvelle-Zemble !
Le ciel n’entend pas les cœurs inquiets allant l’amble,
Dans les chants d’enfants, les prières des mamies.
Puis les filles sortent. Féroce, le vent assaille
Leurs frêles corps gelés qui vacillent. Il leur semble
Que ses cruels assauts aux sautes ennemies
Pèlent tous les arbres nus qui vibrent, tressaillent…
Et blotties, et serrées sous l’hostile grisaille,
Le vent glaçant, figeant la neige qu’il rassemble,
Ces silhouettes transies sauront, d’un même ensemble,
Loin des chants grelottés par leurs voix blêmies,
Se glisser sous les draps de leurs douces amies
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