TANT DE MAUX

Depuis fort longtemps,

Je vais, souhaitant

Penser quelques mots

Tendres et chantants,

Pour, de temps en temps,

Panser quelques maux,

Et faire, en tous temps,

Naître un vrai printemps.

Nouveau. Sans jumeau…

Pourtant, je vais contant,

Sans nul contretemps,

Fables d’animaux,

Odes, chants distants,

Textes militants.

Comme un vrai chameau,

J’oublie l’irritant

Du jour attristant,

Briquant comme émaux

Mes vers. Mais pourtant

Je suis de mon temps,

Cabot et grimaud,

Rimeur débitant

De tout son content.

Je m’aimerais tant,

Le cœur palpitant,

Porteur de ces mots

Qu’on dit, chuchotant

Et réconfortant.

Mots des jours normaux

Pour ces maux constants,

Brisants, éreintants.

Mais pour ça, plumeau !

Je vais repentant,

Compter tout content,

D’autant de ces mots

Flottants, haletants,

Grelottant, gouttant,

Pour vaincre ces maux,

Qui vont, abattant

L’humeur et le temps.

Bons mots et mémos

Mes mots hésitants :

Français ? Occitan ?

Oui, même optimaux,

Mes vers s’apprêtant

Sont peu consistants.

Mais j’avoue, pourtant, 

Qu’au temps débutant

Où j’étais marmot,

Mes mots en fautant,

Sautant et chantant,

Rêvaient d’un rameau

De laurier fêtant

 Le chantre éclatant

Chantant sous l’ormeau…