Cycle toulousain
Des lieux où sont enterrés les miens,
Des cieux sous lesquels leur nom fit souche,
Voilà, mon Vieux, en deux ou trois touches,
L’endroit que mon âme tient pour sien…
Là où Garonne coude son bras,
Où le Canal lui parle tout bas,
Où hier se pose et demain compose,
Sur les airs du Ramelet mundi,
Les heures de mon Midi ;
Là, s’étend la Ville rose.
L’accent s’y accroche sans détour,
L’Autan, incessant, s’emmêle aux tours
Donne de la voix dans notre prose,
Échauffe les esprits, les neuf soeurs,
Les sangs et l’avertisseur,…
Ni nécrose, ni névrose,
Ma ville vit et vibre à l’envi,
Pleine de chants, d’esprit et de vie,
Elle n’a pas une geule d’apôtre
Mais elle est de tous les sains combats
Et, rimant mieux que toute autre,
Offre à tous son coeur qui bat.
Ces lieux où sont enterrés les miens,
Et des cieux sous lesquels j’ai fait souche,
Voilà, mon Vieux, en deux ou trois touches,
L’endroit que mon âme tient pour sien…
Là où les fronts ne sont jamais bas,
Où le froid, tout affront, en rabat,
Le temps propose et le ciel s’impose
Couchants chauds aux nuages blondis
Qui vous laissent étourdis ;
Là, s’endort la Ville rose.
Allées de platanes en pourtour
Et boulevards bavards tout autour,
La vie, ici, n’est jamais morose
Pour les rêvasseurs et les jouisseurs,
Qui ont un peu d’épaisseur,…
Sclérose et sinistrose ?
Ma ville en vie n’en a pas envie,
Aouèi, de lotisseurs poursuivie,
Elle est un peu moins mienne et plus vôtre.
Mais ils ne mettront jamais à bas,
Pas plus qu’autrefois les patrenôtres,
Son cœur pourtant au grabat.
Des lieux où sont enterrés les miens,
Et des cieux sous lesquels j’ai fait souche,
Voilà, mon Vieux, en deux ou trois touches,
Le lieu que ton âme peut faire sien…
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