Il est vrai qu’on me dit laid
Que déjà leurs mots cinglaient
Quand j’étais un petit môme :
« Quasimodo » ou « le gnome
Contrefait » on m’appelait !
Moi, je pansais pleurs et plaies,
Pensant que, tant que l’on plaît
À sa mère, on a un baume
Plus précieux qu’un chapelet.
Ce me fut un camouflet
Quand elle m’a fui pour un homme.
On buvait du petit lait,
A me voir prier, seulet,
Et m’abîmer dans les psaumes.
On fit chansons et pamphlets
Sur mon chagrin redoublé.
Il est vrai qu’on me dit laid…
Je devins « le gringalet »
Que l’on moque, « le simplet »
Que morguent tous les guillaumes.
Leurs sœurs prirent le relais
Quand vint l’heure des ourlets
Soulevés dessus les chaumes.
Une corde à mon collet ?…
Non, qui croirait qu’un follet
Au céleste séjour, comme
En ce terrestre royaume,
Puisse trouver son palais ?!
Il est vrai qu’on me dit laid…
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