Drapé par la robe d’une aube au couleurs chaudes,
Alors qu’aux prés une rosée givrée blanchissait,
Un soleil froidi au loin naissait comme en fraude
Éclairant le jardin où, près des buissaies,
M’attendaient des lumières devenues ombres
Sous des feuilles en habit rouge, ocre ou vermeil.
Grille grinçante, sous la tremblante pénombre
De ce dais mordoré, là sort de son sommeil
Cet enclos qu’un vent balaie encore et encore
Sous le gris du ciel que du noir, là, décore.
J’ai poussé la grille du vieux cimetière,
Ce pays du souvenir est terre d’oubli
Où le nom d’inconnus brisés sur d’altières
Stèles proclament une éternité affaiblie
Par ces ans qui endorment par trop les mémoires,
Figées au pied des cyprès noueux dressés.
Là gisent mes hiers, les vôtres, dont les Moires
Ont éteint, las, les regards rieurs ou lassés,
Enterré des sourires sous pierres froides
Aux épitaphes louangeuses qui paradent.
Des tombes s’affaissent et, jà, quelques noms s’effacent
Quoique gravés dans le granite ou le grès gris,
Illuminées par des soleils empotés face
À des plaques rouillées rongé de vert-de-gris
Un seul jour dans toute l’année… C’est l’éphémère
Célébration de tous nos Anciens
Sous un ciel, sale comme une soutane amère,
Usant qui caresse l’horizon laurentien
Sous lequel se fanent des concessions rances
Au fil de saisons d’absence ou d’indifférence.
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