Petite fable affable
L’Homme ayant sacré le Lion, « Roi des Animaux »,
Tous ceux-ci, réunis en Grand Congrès, ne voulurent
Pas que ce bipède décrète qui, de ses maux,
Parmi eux tous, est le pire ou qui, à toute allure,
Le fait fuir au loin à le voir ou le savoir.
Les fauves et le requin, dits « mangeurs » de cette espèce
De Prétentieux, ne cessent de s’auto-promouvoir.
Départager ces cruels est une autre bouillabaisse…
La dispute tourne à la querelle : l’un arguant
Des dents de sa mère et de sa gueule si profonde ;
Les autres de leurs griffes et leurs crocs d’assaillants.
Mais tous sont d’accord pour confirmer que ces truands
D’Humains les ont, las, exterminés comme escogriffes
Et fléaux, sans vergogne, et presque tous éradiqués.
« Tu parles d’arguments ! fait une voix. L’hippogriffe
Aussi. Et ils n’était pas du genre à revendiquer…
Ne cherchez pas, vous ne pouvez pas me voir, Microbes !
Je suis une puce, celle du rat, que le fils
De Dieu a vu transporter la peste, mal probe
Qui décima, à lui tout seul, certes jadis,
La moitié d’un continent quand vous, tout en force,
Tuez un être ici, là, presque par accident.
Plus terrible que moi, il n’est. Pardonnez l’entorse
Au protocole, Souverains outrecuidants !
- Cela se peut, place alors un pangolin placide.
Mais moi, c’est la moitié du monde, et ces temps-ci,
Que je terrorise et je fais suer de l’acide
À l’autre moitié. Voilà toutes mes facéties,
Oui, moi l’humble gobeur de fourmis et de termites,
Le fragile carapacé, victime de toutes les dents.
La pire des plaies a, quoi qu’en croient bêtes ou mythes,
Souvent l’abord aimable et pas l’aspect intimidant ! »
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