Petite fable affable
Là où, las, il ne fait pas chaud,
Parce qu’il n’était pas manchot
Ce pingouin-là fut fait roi
D’une vraie bande de ses pairs.
Parole rare, esprit étroit
Il se donnait l’air d’avoir l’air.
Interrogeant l'un de ses sujets
Sur un frivole et vil objet
Celui-ci parla. Ses mots
Furent reçus comme un affront
Et l’on se proposa, grimaud,
D’émasculer ce vrai bifrons.
C’est commun chez ces animaux !
Il échappa de peu à son sort,
Fortuna lui étant sponsor.
Hélas, à quelques mois de là
Ayant oublié l’échalas
Discourtois, le roi, à nouveau
Le questionna. Ayant compris
La leçon, il se tut. Un veau
Marin par quelque chasseur pris
N’aurait eu de regard plus gris.
Ce silence fut pris pour soufflet.
On voulut empaler ce moufflet !
Le pauvret ne dut son salut
Qu’à la fuite. Et un chalut
Lui permit, lors, cet exil
D’un monde où se taire ou parler
Vous vaut, ma foi, grêle ou grésil
Également, sans pourparler
De la part de tout alguazil…
Marin par quelque chasseur pris
N’aurait eu de regard plus gris.
Ce silence fut pris pour soufflet.
On voulut empaler ce moufflet !
Le pauvret ne dut son salut
Qu’à la fuite. Et un chalut
Lui permit, lors, cet exil
D’un monde où se taire ou parler
Vous vaut, ma foi, grêle ou grésil
Également, sans pourparler
De la part de tout alguazil…
Illustration : Élisa Satgé
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