Petite fable affable
Un escholier, studieux comme seul sait l’être
Un nauséeux réfractaire aux chiffres et aux lettres,
Piaffe à l’annonce qu’un mal
Venu de… là-bas, l’animal,
Pourrait, las, l’éloigner de ses chères études,
Le confinant chez lui en toute latitude.
Cela doit durer plus d’un mois.
« Mais c’est fort peu, excusez-moi ! »
Aux premiers jours de l’enfermement, l’élève
Jouit tout son soul des plaisirs et de leur sève.
La semaine touchant à sa fin,
Il trouve que c’est long, mais la faim
Du savoir scolaire ne l’ayant pas pris, même
Au dépourvu, il voudrait tirer sa bohème
Jusqu’après la fin de l’été,
Au moins. Pour commencer. Ben té !
Au dimanche suivant, l’ennui point à peine.
Mais les minutes s’allongent un peu, arachnéennes.
Les profs ne manquent certes pas,
Mais les amis si ; les sympas
Comme les autres. Alors il joue, dort et sommeille
Entre deux siestes et tâte de la bouteille.
La semaine peine à finir,
Mais ce virus est à bénir !
Semaine trois. Notre brave cancre ne s’amuse
Plus guère. Délaissés, ses jeux jonchent cambuse
Et couloirs. Mais sa mie lui fault
Et Onan a plus d’un défaut…
La quatrième huitaine déjà l’insupporte
La réclusion ne lui est plus si accorte :
Avoir les parents sur le dos,
Tout le jour, c’est pas un cadeau !
Ce bêta bâté retrouve enfin et, à date
Dite, ses bons bancs détestés quittant l’ouate
De son cocon, lors abhorré
Et qu’il avait tant adoré.
C’est ainsi, quand on obtient ce que l’on souhaite ;
Le temps érode ses charmes et, en girouette,
Ce que l’on voulait et aimait
Finit détesté… à jamais.
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