Comme un chien sage et fidèle,
Il sait, mieux que nous, tout d’elle,
Ce ventru, cet empoté
Couché contre son côté
Et qui rougit comme un Sarde
Aux trésors secrets qu’il garde :
Un souvenir barboté,
Un flacon numéroté,
Un carnet rempli d’adresses
D’amies vraies et de traîtresses,
Du vernis et du rimel,
La photocopie d’un mail,
Des bonbons, un téléphone
Qui reste toujours aphone,
La recette d’un entremet,
Un foulard tout parfumé,
Des cartes postales vierges
Et un stylo qui émerge
D’un portefeuilles enfoui ;
Dans tout ce fatras inouï,
De l’eau, quelques cigarettes
Et puis, cachées, ses lunettes
Et ses dessous, soie et frou-frous,
L’agenda sans rendez-vous,
Côtoie un vieux chéquier vide,
Ses clefs, un bouquin d’Ovide,
Des photos, des mots fléchés
Et des notes en vain cherchées,
Une feuille de salaire,
Plus une crème solaire,
Et même une lacrymo’
Contre les mâles et leurs mots,
Un tube de rouge à lèvres
Et une patte de lièvre,…
C’est fou tout ce qu’il y a
Dans le sac de la doña
Qui se dore la pilule
Sous le soleil qui la brûle :
Trente-deux cartes à jouer
À des patiences vouées,
Un miroir et de la poudre,
Un nécessaire à (re)coudre,
Une pince à épiler,
Des pansements pour ses plaies,
Des cachets bleus, blancs et roses
Pour la tête - ou autre chose !-
Des mouchoirs, un baladeur
Une brosse, des odeurs,
Des clefs, une lime à ongles,
Une lettre de son oncle,
Un jeton et quelques miettes
En plus d’une ou deux serviettes
Parce que vient la saison
De sa rouge lunaison ;
De la monnaie oubliée,
Et un rouleau de papier
Pour cas de force majeure
(On ne choisit pas son heure ! ) ;
Un bouton bleu égaré,
Un gros chouchou bigarré,
Des épingles mises en chaîne,
Une réduc’ des Aubaines,
Un dernier mot de son ex
Et un paquet de Durex,…
Comme un chien sage et fidèle,
Il connait vraiment tout d’elle,
Ce sac qu’elle a balloté
Et couché à son côté.
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