Le long d’un corridor laissé, à dessein, dans l’ombre,
Une théorie de portraits de famille sans nombre,
Qu’on ne verra jamais aux cimaises des musées,
Dort en enfilade, alternant avec des massacres
De cerfs supportant les hamacs poudreux, usés,
D’aragnes défuntes et des trophées à l’odeur âcre,
Rappelant chasses oubliées, temps disparus,…
Dans la pénombre, je côtoie ces inconnus.
Le port trop raidi et grimaçant des sourires
De convenance, ces gens prêteraient à rire.
Sur ces toiles brunies aux couleurs ternies,
Figés un jour, ils restent immobiles, impassibles
Face à une éternité qui, sous un vernis
Qui les fait briller comme suerai l’irascible
Laboureur, n’a, hélas !, pour eux que trop duré,
Toute emblasonnée que fut leur vie, ici murée.
Ce ne sont là que douairières livides
Habillées aux modes d’antan, le regard vide,
Soldats prou engalonnés aux tenues chamarrées,
Un évêque altier parfois à la mine modeste,
Témoins d’une race d’hier, éteinte, amarrée
Aux « traditions », indifférente du reste
Au temps qui passe mais qui, pourtant, lui a pris
Sa superbe et sa splendeur, tout ce qui avait prix.
Cette file sans fin de terrifiants fantômes,
Souvenirs aux noms effacés baigne dans l’arôme
Des fleurs de moisissures qui, ici ou là,
Ont poussé sur les châssis chancis que saupoudre
La poussière à l’orée des ors de gala.
Fanés ou noircis, tous ces cadres ont à découdre
Avec des vers qui, au fil des années endormies,
Ont sapé ces supports au-delà du permis…
Seul, parmi ces figures bel et bien mortes
Posant sur moi des regards toujours vifs, je porte
Le poids de leur tristesse, abandonnées dans un froid
Noir et humide qui les tue une seconde
Fois et frissonne à leur sort quoique, sans effroi,
Ne craignant ni esprits ni revenants qui fécondent
Des âmes plus tourmentées que celle qu’a donnée
À mon art cette visite un brin brouillonnée.
Une théorie de portraits de famille sans nombre,
Qu’on ne verra jamais aux cimaises des musées,
Dort en enfilade, alternant avec des massacres
De cerfs supportant les hamacs poudreux, usés,
D’aragnes défuntes et des trophées à l’odeur âcre,
Rappelant chasses oubliées, temps disparus,…
Dans la pénombre, je côtoie ces inconnus.
Le port trop raidi et grimaçant des sourires
De convenance, ces gens prêteraient à rire.
Sur ces toiles brunies aux couleurs ternies,
Figés un jour, ils restent immobiles, impassibles
Face à une éternité qui, sous un vernis
Qui les fait briller comme suerai l’irascible
Laboureur, n’a, hélas !, pour eux que trop duré,
Toute emblasonnée que fut leur vie, ici murée.
Ce ne sont là que douairières livides
Habillées aux modes d’antan, le regard vide,
Soldats prou engalonnés aux tenues chamarrées,
Un évêque altier parfois à la mine modeste,
Témoins d’une race d’hier, éteinte, amarrée
Aux « traditions », indifférente du reste
Au temps qui passe mais qui, pourtant, lui a pris
Sa superbe et sa splendeur, tout ce qui avait prix.
Cette file sans fin de terrifiants fantômes,
Souvenirs aux noms effacés baigne dans l’arôme
Des fleurs de moisissures qui, ici ou là,
Ont poussé sur les châssis chancis que saupoudre
La poussière à l’orée des ors de gala.
Fanés ou noircis, tous ces cadres ont à découdre
Avec des vers qui, au fil des années endormies,
Ont sapé ces supports au-delà du permis…
Seul, parmi ces figures bel et bien mortes
Posant sur moi des regards toujours vifs, je porte
Le poids de leur tristesse, abandonnées dans un froid
Noir et humide qui les tue une seconde
Fois et frissonne à leur sort quoique, sans effroi,
Ne craignant ni esprits ni revenants qui fécondent
Des âmes plus tourmentées que celle qu’a donnée
À mon art cette visite un brin brouillonnée.
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