Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 14 décembre 2019

LA JALOUSIE

Pire que fauve griffu et dentu comme loup, 
Une vipère au fielleux poison se meut
Sans muer, jusqu’au fond de nous plante le clou
De ses crochets nus, que rien n’émeut
Et que nul n’arrête, même le plus filou.

Or, on ne peut pas plus faire mourir ce mal
Gangrène de l’âme, acide des cœurs,
Ni détruire cet insatiable animal,
Qui nourrit des rancunes et des rancœurs
Même si d’abord cela est fort minimal…

Il se ne satisfait pas de ces incessants
Harcèlements en nos noires pensées
Rongeant notre esprit, le harassant, le blessant,
De soupçons et de doute insensés,
Dards létaux en devenant, un jour, sénescents

Ce reptile se délecte ainsi des maux nés
De ses mots ou de ses allusions,
 Des idées fleurissant la tombe fânée
De nos amours mortes sans passion
À force de les avoir trop enrubannées.

Lové pour mieux frapper et droit en nos coeurs
Ce serpent toujours pousse aux tensions
Voire aux conflits, l’œil à jamais moqueur,
Nuire étant sa seule intention :
Son unique vocation être vainqueur !

Sans merci ni honte, elle met à l’abandon
Des êtres las, désormais égarés,
Sur les chemins d’un destin hélas sans pardon
Ni oubli qui ne veut que nous séparer 
À force de questions fléchant Cupidon.

Et c’est cette mort qui nous tue de désespoir
Qui est sa quête, sa seule raison
D’éclore et de couver en nos seins, son nichoir,
Ses méfaits qui feront notre oraison
Illustration : Élisa Satgé, été 2019

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire