Petite fable affable
Cette histoire-ci qu’en rimes je vais traiter
M’a été contée par une froide vertu
Qui professe en tout lieu la vérité
Plus qu’hélas ! il ne la cherche, m’en croiras-tu ?
Je serai heureux si je ne l’ai pas gâtée
Mettant en vers sa prose quelque peu tortue !
« En un lieu dont je ne souhaite
Pas, Dieu, me souvenir, des bêtes,
En bande, n’ayant goût à rien
Par dégoût de tout, se font chiens
Avec leurs pairs plus jeunes et faibles
Parmi épis et sureaux yèbles.
Il fuient ainsi, c’est pas bien !,
La tourbe de leur quotidien
Et le fourbe de leurs rêves,
En jeux cruels offrant une trêve
À ces jours sans fin ni intérêt
Qui les prennent toujours dans leurs rets…
Un guêpier gisant en son gîte,
Est la victime d’une suite
De tourments que causent tous ces gueux
Au motif que cet oiseau peu fougueux,
Est quand même un assassin d’insectes,
Les privant par trop dans leur collecte
De vrais délices à becqueter.
Le harcelant à tant caqueter,
Ils usent ses nerfs, à lui faire
Perdre le sommeil, la faim,… Affaire
De temps : ils espèrent en finir
Vite avec cet oiseau à honnir.
Mais las, plus ils multiplient les crasses
Moins l’oiseau, étant de bonne race,
Ne semble vouloir partir au loin
Ni aux importuns faire le groin.
D’imagination, ils redoublent…
Et échouent comme de vrais gras-double.
L’oiseau, hilare, en prend son pied !
Tout en superbe, le guêpier
Lance un jour aux as de la bassesse :
“Apprenez que ceux qui n’ont de cesse
D’enfumer prou le trou du renard
N’l’attrapent pas toujours : c’est un art !” »
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