Petite fable affable d’après L’Amour et le plaisir
de L.-S.-J. Bernard de Montbrison (1768-1814)
Une fille devenant grandette,
Las, songeait déjà à folâtrer ;
L’âme rêveuse, la foi distraite,
Sans fin ni faim, elle soupirait.
Le cœur gros, cherchant la solitude,
L’œil dans le vague, elle songeait
Au printemps, toute à son hébétude,
L’envie et le désir la rongeaient.
Quoiqu’elle restât là à se taire,
Sa mère devinait son secret,
Et plaignait fort cette solitaire
Qui avait le mot rare et discret.
Donc elle lui dit des nouvelles
De ce dont elle aimait les reflets
Et du mal qui poignait sa cervelle,
Sa respiration essoufflait,…
Lui fit la peinture fidèle
Des hommes, plus trompeurs que renards,
Tout en ruses et détours, modèles
Du pire roué, du vrai pendard,…
Ces êtres assiégeant l’innocence,
Fort flatteurs en leurs tendres discours,
Et qui, vainqueurs, ne sont qu’inconstance
Et alors, jà, l’amour tourne court.
« Telle est, ma chère enfant, la démarche
Des sentiments qu’on baptise “Amour”
En notre bas-monde qui ne marche
Qu’à l’aune du plaisir d’un beau jour
Né d’un flou désir fou, Colombelle,
Pareil au tien aujourd’hui. »
Notre ingénue, par peur que sa belle
Saison ne fuie, l’éconduit.
Quand, matin, se présente à sa porte
Quelque galant déguisant sa voix,
Elle s’en éprit, se fit accorte,
Émue jusqu’aux larmes à ses envois
Et prit son envol à ses paroles,
Connaissant peu après la volupté
Que chantaient alors les barcarolles.
Vint le dépit de le voir capter
L’attention d’une autre au beau rôle
Qui fut le sien quand il partit…
Et pleura, défleurie, cette rose.
Comme quoi une femme avertie
N’en vaut pas deux… pour certaines choses !
Las, songeait déjà à folâtrer ;
L’âme rêveuse, la foi distraite,
Sans fin ni faim, elle soupirait.
Le cœur gros, cherchant la solitude,
L’œil dans le vague, elle songeait
Au printemps, toute à son hébétude,
L’envie et le désir la rongeaient.
Quoiqu’elle restât là à se taire,
Sa mère devinait son secret,
Et plaignait fort cette solitaire
Qui avait le mot rare et discret.
Donc elle lui dit des nouvelles
De ce dont elle aimait les reflets
Et du mal qui poignait sa cervelle,
Sa respiration essoufflait,…
Lui fit la peinture fidèle
Des hommes, plus trompeurs que renards,
Tout en ruses et détours, modèles
Du pire roué, du vrai pendard,…
Ces êtres assiégeant l’innocence,
Fort flatteurs en leurs tendres discours,
Et qui, vainqueurs, ne sont qu’inconstance
Et alors, jà, l’amour tourne court.
« Telle est, ma chère enfant, la démarche
Des sentiments qu’on baptise “Amour”
En notre bas-monde qui ne marche
Qu’à l’aune du plaisir d’un beau jour
Né d’un flou désir fou, Colombelle,
Pareil au tien aujourd’hui. »
Notre ingénue, par peur que sa belle
Saison ne fuie, l’éconduit.
Quand, matin, se présente à sa porte
Quelque galant déguisant sa voix,
Elle s’en éprit, se fit accorte,
Émue jusqu’aux larmes à ses envois
Et prit son envol à ses paroles,
Connaissant peu après la volupté
Que chantaient alors les barcarolles.
Vint le dépit de le voir capter
L’attention d’une autre au beau rôle
Qui fut le sien quand il partit…
Et pleura, défleurie, cette rose.
Comme quoi une femme avertie
N’en vaut pas deux… pour certaines choses !
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