Quand les reflets d’opale du levant
Éveillent son corps las sur le divan,
Son sommeil lourd, sans rêve, s’édulcore.
Abandonnée, mais le cœur survivant,
Elle se retrouve seule, comme avant.
Un qui part encore,
Qui s’est fait du bien
Sans frein et sans lien,
La traite en pécore
Ou pire, en ribaude,
Butin de maraude…
L’innocent noceur,
L’œil propriétaire,
Prêt pour l’inventaire,
N’était qu’un chasseur.
C’était un soir de ces fins de semaine
Où elle traîne son cafard et ses peines
Dans ces lieux si bruyants où ça giboie :
Des daguets aux aguets, dans leur domaine,
Du harpail qu’on détaill’ jusqu’au mitaines.
Les proies aux abois,
Aux sens qui frissonnent,
Un brin polissonnes,
Sortent alors du bois :
Ces biches en virée
Prêtes à chavirer,
Fleurent le genièvre,
Les seins au balcon,
Le feu au cocon
Et leurs lèvres en fièvre.
Elle n’était pas de ces Belles à battue
À l’affût, qu’ont la vertu court-vêtue.
Au bout de l’ennui, des pisteurs peu probes
Jusqu’à l’hallali, auront rabattu
Ces filles forcées mais guère têtues.
Dégrafée, leur robe
Au souffle d’un mot,
D’un prestissimo,
S’enfuit, se dérobe
Sous des mains pressées,
Des doigts exercés…
Leurs dentell’ chancellent
Libérant leurs seins,
Leurs reins, leurs desseins,…
Et leur sort se scelle…
Amère, elle rajuste son jupon.
On frappe. Il entre avec, jusqu’au menton,
Un plateau où des croissants s’amoncellent.
Il sourit. « Pour nous ! » lui dit-il, poupon.
Comment s’appelle-t-il ? Quel jour est-on ?
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