Quelques flocons volent,
Papillons frivoles…
Dans la solitude grouillante des rues
Tous me voient mais personne ne me remarque.
Ma peur et ma honte ont, enfin, disparu
Car, ici, chacun de l’autre se démarque
Sans craindre les bourrus ni les malotrus…
Tous ceux qui, en solo moins qu’en farandole,
Vous abreuvent de quolibets, se gondolent,…
Dans les artères si vite parcourues
Les foules indifférentes vont, m’embarquent
Pour une sérénité qui, sans cesse, a cru.
Non, pas d’yeux hagards ni de sourcil qui s’arque ;
Ces regards qui ne voient pas m’ont secouru !
Quelques flocons volent,
Papillons frivoles…
Dans les boîtes et les bars les plus courus,
Dans le parc ou sur les places où je débarque,
Je vis sans être perçu comme un intrus.
J’assume ma différence : c’est ma marque
Et ne pas en avoir serait incongru
Le banal, le commun déplaît. Pire : isole !
Oui, pour exister, même si ça désole,
Il faut paraître dans la ville ventrue
- Apparaître pour ne pas froisser la Parque ! -
Sinon on risque tous l’oubli, disparus
Dans l’indifférence blasée de monarque
Qu’arbore le citadin dans la grand-rue !
Quelques flocons volent,
Papillons frivoles…
Illustration : Camille Lesterle, 02 novembre 2014
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