« Pour ma douleur mourir il faut qu’elle me tue » J. Cocteau
Ce soir-là, il bruinait
Sur les lacis fangeux, maquis marécageux,
D’une mémoire où je m’emmure, abandonné.
Mon esprit ombrageux
Y a bâti un havre aux murs blancs de brouillard,
Sous un plafond de brume à jamais nuageux
J’ai ce malheur d’être un chante, presque un poète ;
J’ai ce mal des lettres que pleurent les tempêtes…
En tons de corbillard,
Mon sol, n’est que sables mouvants de vains regrets
Sur lesquels mon âme joue à colin-maillard.
Là, l’ennui tend ses rets ;
La corde du temps et le seau du souvenir
Plongent dans le puits du passé sans simagrées…
Ils me font revenir,
Sur la margelle d’un présent sec, crevassé,
Avec l’eau amère des remords à honnir
Des vers pour effacer,
En strophes atrophiées, la détresse et l’ennui,
Noyer les vibrations nées d’une âme agacée…
J’ai ce malheur d’être un chante, presque un poète ;
J’ai ce mal des lettres que pleurent les tempêtes…
Dans mes jours, il fait nuit.
En tout lieu, même aride, il gèle tout l’été.
Et l’eau m’assoiffe et le pain m’affame à minuit.
Aussi j'ai tout quitté :
Joies et vigueurs du vin et, quand mal renaît
Je m'abîme en rimes tout de noir habitées.
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