Mes amis, faisons un rêve
Offrons-nous quelques splendeurs :
Donnons à nos jours la sève
Des ces nuits où sans fadeur
On peut, le temps d’une trêve,
Fuir la grandeur des traders
Et décideurs, fiers fraudeurs
Qui nous font la vie trop brève
Et resteront, sans rondeur,
Nos bergers et nos tondeurs…
Oui, vite, faisons ce rêve !
Soyons fous, faisons un rêve
Pour oublier la laideur
De ce monde qui s’achève
Et s’aveugle, par pudeur,
Espérant quelque relève
Dans la raideur des plaideurs
Tout en verdeur, sans tiédeur,
Qui n’ont que cages et glaive,
Ton martial et mots grondeurs
Pour les rôdeurs, les frondeurs,…
Ensembles, faisons ce rêve !
Entre nous faisons un rêve,
En silence, en maraudeur ;
Puisque de vivre on en crève,
Retrouvons la profondeur
De l’enfance et de ses grèves,
Loin des fadeurs, des sondeurs,
Des quémandeurs, des vendeurs,…
On n’est que gibier qu’on lève
Pour ces nouveaux emmerdeurs,
Ces glandeurs tout pleins d’ardeur…
Oui, toujours, faisons ce rêve !
Juste un soir, faisons un rêve,
Sans lourdeur, avec candeur,
Pour que nos âmes s’élèvent
Loin de tous ces pourfendeurs
Contre qui d’aucuns se lèvent,
Qui nous parlent, sans impudeur,
En statue du Commandeur
Avec des mots qui soulèvent
Le cœur - idées comme hideur -
Et des bruits et de l’odeur…
Encore, faisons ce rêve !
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