« Le barbare c’est avant tout celui qui croit à la barbarie » Cl. Lévi-Strauss
Partout des hauts cris et, pis, des écrits ;
Tout un chacun s’écrie : « Par Jésus Christ,
Les Barbares sont dans les barres
De tous nos quartiers… Qu’ils se barrent !
Car on ne se sent plus chez nous
Avec ces boubous, ces burnous,…
Venus de Kabylie, d’Anatolie,
Ou, pis, des Somalies, de Roumélie,
Les Barbares, fuient le Tartare,
Pour tous nous souiller de leurs tares :
Talibans barbus, exciseurs,
Marabouteurs-exorciseurs,…
Tous ces buveurs de thé, c’est pire encore,
Notre belle identité édulcorent ! »
« Ils sont noirs, jaunes ou gris et rabougris ;
Ils jouent les amaigris, toujours aigris,
Les Barbares qui tintamarrent,
Qui volent et vendent, il y en a marre !
Ils s’octroient nos droits et nos toits,
Pis, causent que dans leur patois.
Ces fauteurs de conflits, chômeurs, coolies,…
Tous, de drogues en délits, ils nous spolient !
Les Barbares, il faut dare-dare
Soit qu’ils partent, soit qu’on s’en pare !
Cette engeance prend nos boulots
Et, assistée, a tous culots !
À vomir, à honnir, ces rats pullulent :
Leur destin, c’est finir dans nos cellules ! »
« Fraudeurs de Bulgarie, de Samarie,
Miséreux d’Assyrie, des Canaries,
Tous ces Barbares ils nous bigarrent,
Font ghettos nos banlieues, donc gare !
Sauvons la race et les valeurs ;
Not’culture vaut mieux qu’la leur !
Notre pays s’oublie et s’affaiblit,
S’appauvrit d’une lie qui l’humilie.
Les Barbares tout accaparent
Hantent nos cités, s’en emparent,
Violent nos filles par endroits,
Voilent leurs femmes,… De quel droit ?!
Ça c’est des vérités de la police ;
On le voit aux jités !… Sois pas complice ! »
Mais pas un ne dit et pas un n’écrit :
« Tout ce qui, là, est dit : c’est Barbarie ! »
Les « Barbares », qu’on s’y prépare,
N’sont pas les joueurs de cithare
Mais les causeurs de bruit, d’odeur,
Les fachos jaseurs sans pudeur,
Tous ceux qui vite oublient les premiers lits
Qui nous ont embellis, voire anoblis ;
Car les « Barbares », et tous leurs gnares,
Sont et font Notre Histoire, ignares :
Gaulois, Romains, Francs,… Étrangers,
Comme d’autres, ensuite agrégés !
Ils n’sont pas au bout de leurs plaies, leurs peines,
Ceux qui, fils de boue, se trompent de haine !
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