Je le sens je le sais
Il faut bien y passer
Ma mémoire déjà multiplie les ellipses
Contraint mes souvenirs à tout autant d’éclipses
Je n’ai plus trop de mots
À poser sur mes maux
Bientôt je me tairai
L’âme en paix m’en irai
J’ai eu trop de veine pour connaître la haine
Pas assez de chaînes pour avoir de la peine
Et surtout pas de pleurs
Ce n’est pas un malheur…
Lorsque la Mort viendra,
Lorsque sa faux voudra
Me moissonner l’âme en tranchant mon dernier souffle
Que dans l’écarlate d’un drap on m’emmitoufle
Pour que mes derniers vers
Trouvent gîte et couvert
Quand seront révolus
Rêves et vie dissolue
Qu’on me pose sous un poids de pierre sans crainte
Pour qu’elle m’éreinte de sa pressante étreinte
Me sépare du froid
Qui est déjà en moi
Pas de bois de métal
Ni de gerbes à l’étal
Plantez un rosier à fleurs rouges et de l’herbe
Sans nom ni dates sans épitaphe superbe
N’ajoutez pas de croix
Ça gâcherait je crois
Mon agonie finie
Nu dans mon nouveau nid
Je laisserai les cieux aux Dieux la terre aux Hommes
Et les Cieux à terre qui rendent odieux les Hommes
Lorsque la Mort voudra
Lorsque sa faux viendra…
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