Sous les charmes qui se chuchotent leurs secrets,
Tricotant des pattes, jouant des mandibules,
Toute une kyrielle d’abeilles déambule,
Suivant quelque divin et tacite décret.
Antennes aux aguets, agitant leurs ailes,
Aiguillonnées par le dard du temps qui contraint
L’essaim à bourdonner avec un fol entrain,
Nos agglutinées y vrombissent pêle-mêle.
Ces industrieuses butineuses, sans fiel,
Au milieu d’un guêpier de rayons, d’alvéoles,
Élèvent des larves qui, trop vite, s’envolent
Ou, comme piquées, font dare-dare un miel
Dont profiteront les frelons félons, les guêpes,
Qui savent, sans peine, déranger leur cohue
Pour les déposséder. S’ensuivra un chahut…
Puis on regarnit un grenier plus nu que steppe…
Pas de seconde en plus : tout ce tohu-bohu
Discipliné, sans répit ni repos, s’éparpille
Et se regroupe, tue les bourdons qui grappillent :
Malgré le brouhaha, pas de place perdue !
Faune infatigable survivant aux embûches,
L’Humain est pareil aux abeilles à la vêprée
Et, lorsqu’une ville de nos riches contrées
Vit l’heure du rush, la rue est une ruche !
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