Un éclair fuselé fuse au ciel enfin assombri pour y poser des virgules fugitives et des points de suspension furtifs. Alors une pluie de gouttes d’or s’abat sur une rosée argent qui cascade, serpentine et diamantine, esquissant un instant des entrelacs de cheveux de comètes et des arabesques d’étoiles sifflantes sur le rideau d’ombres pailletté de clous soudain pâlis. Puis explosent des soleils de braise dont les traînées ambrées se mêlent en rivières à la clarté d’un feu éclaté. Et c’est l’averse de flammèches qui flamboie suivie par la grêle qui gronde des giboulées roses et bleues. Elles s’auréolent de couronnes scintillantes qui déchirent, de leurs ricochets luisants et incessants, la toile charbonneuse qu’embrasent des geysers d’étincelles au ras du manteau de pénombre écartelé par ces pleurs pétillants et ces sanglots brillants.
Dans un roulement de tonnerre tenace, l’averse reprend, fugace, puis redouble en un déluge qui ruisselle en tourbillons. Des sillons blancs incendient les cieux soudains silencieux pour décharger une cavalcade de topazes aux reflets saphirs jusqu’au vrombissement excité des feux de Bengale, feux-follets échappés de disques de rubis en gerbes sanglantes, aux sautes d’humeur émeraudes,… Fleurs de flammes offertes, dans un crachin crachotant, en bouquet final d’une flambée d’astres éphémères dont la bruine brille dans les yeux des enfants qui applaudissent à cet orage de joie. Puis la nuit enfin paisible, sous l’oeil stupéfait de la lune, redéploie ses ailes couleur corbeau au pas pressé des spectateurs éblouis redevenus simples passants, spéculations de spectres spécieux englouties par l’obscurité enténébrée.
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