Petite fable affable
Un loir sommeillait dans un grenier.
Il était sale et vieux : le grenier,
Pas le loir, lequel rêvait, parfois,
À une chambre, tout à la fois,
Bien chaude, quiète et tant proprette.
Celle du fermier étant tout ça.
Mais il y avait le chat, Poussah,
Que ni le feu ni le froid n’arrête.
Poussah mourut. Donc le loir poussa
Jusqu’au couloir. En faisant fissa.
Il y logea car c’était propret.
Mais pas chaud. Et passant sans arrêt.
« Je crois que la cuisine se prête
Mieux à mes désirs que ce truc-là ! »
Faute de nid, quand on est fort las,
L’office est bien mieux qu’ors de la Crète.
À peine dans la pièce, le loir
Y apprécie restes et saloir,
Le chaud, le propre,… mais pas le balai
Dérangeant toujours, de son ballet,
Le calme qui plaît à qui curette.
Songes écaillés, sommes brouillés,
Il faut un gîte plus douillet.
Bref il veut, et gagne, la chambrette.
Il a ce qu’il désirait. Enfin :
L’endroit où se reposer sans fin.
Mais pris, le jour même, il fut chassé
De cette alcôve matelassée,
Bien chaude, quiète et tant proprette.
Seul, à la rue, on l’entend grogner :
« Si tu savais combien, mon grenier,
Même sale et vieux, je te regrette ! »
La vieille pie vint qui le vit.
Il lui raconta sa triste affaire
« Si tu râles, vieux, c’est que tu vis :
C’est plus qu’il ne faut pour te refaire ! »
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