Ce n’était pas la fin du voyage
Hélas, venu du fin fond des âges,
Mais le rapace a fondu sur toi.
Et son aile a frôlé ton visage.
L’œil perçant, plus noir qu’un présage,
Son bec te menaçait, aux abois,
Prêt à déchiqueter tes doigts.
Toujours affamé et irascible,
Il avait donc fait de toi sa cible.
Si ses serres ne t’ont qu’effleuré,
Ses cris résonnaient comme en Bible…
Lui, l’éternel et l’invincible,
Tu l’as évité, tu l’as leurré,
Le renvoyant aux sombres contrées.
Il repartit au fin fond des âges,
Mais t’avait marqué de son passage.
Ce lugubre assassin s’est perché
Sur l’Arbre de Vie de nos vieux sages,
Prêt à retenter son dépeçage,
Sans t’avoir dévoré, ce boucher
Auquel le sort t’avait abouché.
Las, il reviendra je le présume,
Il attend son heure dans ses plumes,
Nos peurs, nos maux font de lui un roi.
Là, il a failli, tout amertume,
Mais reste aux aguets, vil, l’oeil froid,
Un soir, cet infâme oiseau de proie,
Nous perdra au néant, à ses brumes…
Dessin : Camille Lesterle, 08-09 mai 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire