Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 3 mai 2014

L’IMPERTINENCE DE LA PERTINENCE

Petite fable affable


Dame Effraie est, aux yeux de tous, bien savante.
Docte en tout, lettrée pour le reste et, dit-on,
Fort sage alors qu’elle méprise du ton
Et du regard, nuit naissante, aube levante
Celui qui n’est pas tant qu’elle cultivé
Ni dans tous les arts versé. Elle est donc cuistre,
Que lui parle un sot, un maître ou un ministre
Du culte, il sera de même invectivé.
Or un moineau veut lui clouer son rivet :
« Dis, pourquoi ton savoir fait tant saliver ?

- J’ai parcouru depuis que tu fus couvade,
Crétin, plus de livres que toi de pays !

- As-tu pour autant plus aimé que haï ? 
(La belle bravoure que cette bravade !)
Inculte, tout ce que je sais je n’oublie
Pas que je l’ai appris ni à qui l’ai pris.

- Et que sais-tu ? fit l’effraie non sans surprise.

- Je sais… ne rien savoir et, banalité,
Que l’érudition manquant d'humilité
S’apparente à la plus crasse des bêtises. »

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