Authentiquement fausse…
Les bergères et les servantes,
Bien que nulle ici ne s’en vante,
Un peu grisées de vin rosé,
L’image paraîtra osée,
Voient, dans l’aube encore dormante,
Les jeunes pelouses charmantes
S’emperler de tiède rosée,
Des boutons prêts à exploser.
Revoilà le printemps
Parti depuis longtemps…
Revoilà le printemps
Et ses désirs tentants…
Les bergers, les gars, l’âme aimante,
Sentent que vient, va, s’activante,
La suave sève qui, déjà,
Ranime branches et goujats,
Raidis dans les ombres mouvantes
Des robes dans l’aube enivrante.
Le bourgeon éclôt, sans gandja,
Et coule le sirop d’orgeat !
Revoilà le printemps
Tout en tendres instants ;
Revoilà le printemps
Et ses plaisirs, s’entend !
Là, bergers et servantes
Avec leurs étreintes ferventes
S’éveillent des sens trop soumis,
Boivent à la source endormie,
Goûtant en ces heures vivantes,
Et dans nombre de leurs suivantes,
Un fruit peu défendu, ami
Du bon temps loin de la lamie…
Revoilà le printemps
Que tant l’on attend,
Revoilà le printemps
Fêté sans contretemps !
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