En pensant à Jérémy Ferrari
« Non M’sieur l’juge, je ne comprends pas
C’que j’fais d’vant vous à l’heur’ du repas…
Comment ?!… Que j’aurais forcçé cett’ fille ?!
Eh, j’suis beau et pour la chos’ pas un’ bille !…
D’mandez à toutes les femm’, mêm’ mariées :
J’sui un bon coup ; pas un maq’ avarié !
Pas besoin d’les draguer, just’ j’les regarde
Et elles fond’ sur moi, et pas par mégarde !…
Non, non, M’sieur l’juge ne la croyez pas :
Elle s’veng’ parc’que c’est moi qui voulais pas !
Croyez pas, M’sieur l’juge, que je me dérobe,
Mais, comm’ vous, elle portait bien la robe
Et avec rien dessous, comme il se doit.
Alors c’est du "racolage actif” pour moi.
Et puis les sens, ça s’enflamme si vite…
Mais, juré, ell’ m’invit’ plus qu’ell’ m’évitent !
Encor' non, M’sieur l’juge, ça, ça tient pas !
Elle en a pas dix-huit ?… Ell’ les fait n’c’pas ?!
J’vais pas aller d’mander à chaqu’ frangine
Qu’j'culbut’ son curriculum. Imagine ?!
Le début du mot m’suffit ; ell’ l’ont compris
Et bien pris… Jeu de mots !… Quoi, non ?!… con-pris…
Vous avez pas d’humour dans les prêtoires !…
Quoi outrag’ ?! J’ai pas sorti “mon” pétoire !…
Non M’sieur l’juge, sûr ça, n’la croyez pas :
On n’est plus vierg’, quand on a tant d’appâts !
Croyez pas, M’sieur l’juge, que j’me dérobe
Et puis qu’est-ce qu’un mec portant un’ robe
Y connait aux femm’, aux fill’, dîtes-moi ?!
Et puis, après deux packs, la bièr’ je crois,
Fait souvent qu’on sait plus où c’qu’on habite
Et encor moins où qu’on fourre sa bite !
Non M’sieur l’juge, là, là, moi j’vous suis pas :
Ça serait ma fill’ ?!… Celle à son papa ?!…
Mais bien sûr que je la connais ma fille !
Que j’lai mêm’ reconnue à c'te brindille
À sa naissanc’, sans l’avoir jamais vue
Avant !… Et depuis ce jour, j’suis d’la r’vue
Vu qu’sa mèr’ s’est barrée avec le maire
En m’laissant avec c’te chiare amère…
Et, M’sieur l’juge, croyez moi ou pas,
Mais j’t’lai dressée aux coups, la lupa !
Croyez pas, M’sieur l’juge, que je me dérobe
Mais, M’sieur l’curé, un autr’ qui port’ la robe,
Y m’dit d’l’éduquer ma goss’. J’y pourvois.
Elle en est devenue gross’, comm’ ça s’voit.
C’est pas ma faut’ : j’ai fait qu’mon devoir, dites,
Et gratos, et elle s’plaindrait, c’te maudite ! »
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