Petite fable affable
La démocratie régnait chez les Furets ;
L’opinion publique y était un juré
Vigilant dont les vœux, avis et censure
La rendaient fort acceptable sinon pure.
Les fouines surveillaient tout pour l’avertir,
Furetant et fouillant. On put pâtir,
Bien des fois, de leur quête et de leurs enquêtes :
Le fat, le faux, le fourbe et le fielleux
Face à leurs écrits se perdaient en requêtes ;
Face à leur écran devenaient bilieux.
En ce temps-là, on élit chez les Furets
Un quelconque, une ébauche à peine épurée,
Contre le putois qui, la chose est bien sûre,
Se prenait pour un roi du cap aux chaussures.
Ayant, la fois passée, sans trop s’investir
Gagné un trône il n’en voulait partir.
Ce futé, bien connu pour ses cris, banquette
Et cause à grand frais bien peu scrupuleux
Des comptes pour ses contes et, en coquette,
Parle crise, déficits et chiens galeux.
Puis ce putois, éconduit par les Furets,
Part bouder, en laissant tout dans la purée :
Un pays anéanti qui se fissure ;
Un parti ruiné ou chacun fait morsure
- Martre, vison, zibeline,… - s’engageant
Dans ses traces pour y jouer les régents.
Ses mécomptes connus après sa piquette,
Il s’explique mais se fait sot, mielleux,
Face au juge comme le veut l’étiquette :
Il plaide l’ignorance, accuse des "bleus".
C’est la blanche hermine qui, chez les Furets,
Rend les arrêts - motif, sanctions, durée,… -
Trempant le bout de sa queue dans l’encre sure
Et noire de la Justice la plus mûre.
Elle décréta le non-lieu. Houleux
Furent les mots des fouines qui caquettent…
Le putois, innocenté, garda son alleu ;
On pendit Belette pour plaire aux roquettes.
Comme les loups ne se mangent pas entre eux,
Les pouvoirs s’amnistient ou se dédouanent
Les uns les autres, s’en faisant presque un jeu
Et nous prennent en tout, pour tout, pour des ânes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire