Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 15 juillet 2014

RUPTURE

Ma femme s’est tirée.
Sans larme et sans regret.
C’est sûr, je la connais,
C’est moi qu’ai déconné :
J’ai, un jour, écorné
Notre “fidélité”
Au livre malmené
Des amours alités ;
Bref, j’ai son front orné,
En un mot, “encorné”
Et me voilà soustrait
À mon bonheur discret.

Si toutes nous fuyaient, comme ça,
C’en est fini du couple, Maman,
On serait ici-bas, tous, tout seuls ;
Plus de vie à deux, tout simplement !

Ma femme s’est tirée.
Par ce brutal arrêt
Je mesure l’effet,
L’ampleur de mon méfait :
J’ai tout, de nous, défait.
Pur comme un nouveau-né,
Je n’l’avais jamais fait,
- Dans son dos, sous son nez,… - 
Juré : c’est vrai ; un fait…
Malgré folles et fées !
Elle était, sans apprêt,
Mon bijou, mes ferrets.

Moins Roméo que Sancho Pança,
Je fus, à ses yeux, un moment,
Un homme, un vrai et non un poussah :
Avec le temps tout meurt, tout ment,…

Ma femme s’est tirée.
Sans remords ni regret.
Servile en ses rets,
Ployant à ses décrets,
Sous sa griffe acérée,
Elle seule a défait
Tout ce qui m’arriérait,
Ce qui faisait mon faix,
Et pour notre bienfait, 
Tel que je suis, m’a fait,
N’ayant guère d’attraits
Du néant m’a distrait !

Et, pour elle, je me fis forçat
Au turf et l’aimais éperdument,
Qu’ils soient de Damas, de Canossa,…
Les chemins ne m’étaient pas tourments.

Ma femme s’est tirée.
Et, après cet arrêt,
À tout vent, fait fuiter
Mon infidélité
Puis, s’est précipitée
Chez sa mère, éplorée,
Pour me discréditer.
Quoi que j’aie imploré,
Elle a tout ébruité,
Par rien courtcircuitée ;
Mon cœur n’est plus que craie,
Après pareils secrets.

Alors que moi j’ai juste fait ça,
Par dépit, ou par égarement,
Car je n’ai pas le vice vers ça,
Avec l’épouse… de son amant !

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