Perdu parmi chasseurs et noceurs
Dont l’œil fier rabaisse et lève,
J’attendais la venue de cette Ève
Qui me ferai vavasseur.
Je saurais la reconnaître
Sans avoir à me repaître
De fleurs aux parfums enfuis
J’ai passé tant de jours et de nuits
En rêves si tendres
Pour tromper l’ennui
Et l’attendre…
Tout abîmé dans mes rêveries
Je n’ai pas vu les oiselles
Ni même les quelques demoiselles
Dont j’aurais endolori
Le cœur par indifférence,
Par manque de déférence,
Que, sans savoir, j’aurais fui…
J’ai passé tant de jours et de nuits,
Tout seul, à m’étendre
Pour tromper l’ennui
Et t’attendre…
Tu es venue. Je t’ai reconnue,
Dissipant les lourdes brumes
Née de mes doutes et cette amertume,
Fille de déconvenues,
Quand j’ai cru passée ma chance
Puis craint que mon exigence
Ne paraisse malvenue…
J’ai passé tant de jours et de nuits,
Tant d’heures enfuies,
À tromper l’ennui
Sans me perdre…
Tant de jours et tant de nuits,
Tant et tant d’heures enfuies…
Et te perdre.
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