Petite fable affable
Dieu, dans son infinie bonté
Créa et le ciel et la terre
Puis, à ses guise et volonté,
De quoi peupler et le parterre
Et le poulailler sans critère.
Il dit à ses ouailles, remonté
Sans raison : « Croyez sans plier,
Mieux, croissez et multipliez ! »
L’Éden ne fut plus que pagaille,
Tribus en foule et sans tributs,
Bombance, coït et ripaille,
À la grande joie du Barbu.
N’étaient les noirs corbeaux imbus
Qui, jour et nuit, crient et braillent,
Empêchant le sommeil divin,
Même forcé à coups de vin.
Un jour, la patience hors d'amarre,
Dieu convoque leur souverain,
Pour que cesse ce tintamarre.
Puis au Suprême Suzerain
Répond le roi des casse-grains :
« Je comprends que Tu en aies marre,
Mais T’as dit, Auguste Taulier,
“Croassez et multipliez” ! »
Ami, foin de mots et fi de harangues :
Il ne suffira pas de partager,
Entre nous, une seule et même langue
Pour s’entendre sans se nuire ou rager !
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