Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 1 juin 2011

L'ÉTÉ VERT

Cycle toulousain

Par chez nous, la plage est sus un prat verd jeté.
Tout plat, il s’emplit aux prémisses de l’été
Comme place en cité, faisant d’anciens ronciers,
Havre aux jours buissonniers.

On retrouve aíci tous les parlers arrivés
Qui ne peuvent partir mais vont se cultiver,
Ou rire et échanger,  partageant sans façon
Kebab et saucisson.

 Sous l’azur en aplat, bronzent à l’unisson
Tous ceux qui sont restés, mères et nourrissons,
Fils de Bagatelle et fille au pair des Allées, 
Mais seront, là, halés.

Quand le ciel est enfer, Garonne un paradis
La canhe en ses rives nous gagne, té pardi !
Ici l’âme-sœur, deux pinçons et trois suçons,
Se pêche à l’hameçon.

Sous l’ombre paressant, maillots ou caleçons,
Et cigales chantant une folle moisson
De ragga, de reggae, de combos ou de raï
Des Izards, du Mirail,…

Au soleil paraissant, on fait du Marivaux,
On pétrarquise ou on s’explique entre rivaux :
Oui, Prairie des filtres, on fait tout, Garçon,
Tout, sauf le mollasson !

Sur ce faux-plat où jadis poussait le cresson,
On manque de buissons pour tous les polissons
Et tous les policés, ces bagnards du canhard,
Devenus campagnards.

Le temps et les nuages se sont arrêtés
De nous faire caguer - Pardon : “nous embêter” ! -
Jusqu’à ce que vienne l’heure boisson-glaçons,
Le cuissot en cuisson.

Un étudiant paumé repasse ses leçons,
L’autre a plongé dans un polar pour le frisson,
Là on lit Claude-Lévi-Strauss, Marc Lévy,
Tout comme on rit sa vie.

Plage du Capitole où fuit le Toulousain
 - Le zazou, le zozo, le zéro, le zinzin -
Craignant la sécade, serviette en paillasson,
Tu es notre écusson !

Sur ce tapis vert, tout est sons, airs et chansons :
Hier est un tesson, demain rien qu’un soupçon ;
Enfuis l’ennui damné, la nuit et les années,
Le temps d’une journée.

Par chez nous, les beaux jours viennent tout écrêter :
Quand notre cité sousque, endormie sous l’été,
On se retrouve au bord du fleuve nourricier,
Pour s’acanharder, pour s’aimer, se picanher,…

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