Mon vieux Sigmund, ah quel bilan !
Notre histoire, par toi, est tore :
Pour se détacher de Pandore
Nous avions mis presque mille ans ;
Autant pour faire oublier Eve
Dont on tirerait notre sève
Selon Docteurs et Vigilants
Et autres censeurs jubilants ;
Et te voilà qui théorises
Et on en reprend… Ça m’défrise !
Des filles naissaient maux et Mal,
Mais par le saint rôle de mère,
Grâce à la Vierge, finie l’ère
De notre statut d’animal,
Que l’on soumet et que l’on dresse
Sous peine de cent maladresses,
De perversité, d’anormal.
Et tu es venu, doctrinal,
Écharper notre échappatoire,
Qui nous tenait lieu de victoire.
À nouveau, c’est le discrédit,
Retour, étayé par ta science,
À notre mauvaise conscience,
Confirmant on-dits, interdits,
Péché originel des Pères
Devenu maternel. Vipère !
Entre les non-dits, les dédits
La moitié du Ciel tu maudis,
Mieux et pis, que l’exégète
Qui, seul, dans son foutre végète.
Pourtant certaines ont souffert
Pour qu’en l’estime d’Homme, on grimpe :
La Louise, la divine Olympe,…
Tous leurs talents vous ont offert,
Ceux de l’esprit et ceux de l’âme,
Tout en n’étant que “bonnes femmes” !
Mettant au feu bien plus d’un fer,
En côtoyant tous les enfers,
La Curie, ta contemporaine
Était-elle moins qu’une reine ?
Mais qu’est-ce que ta mère t’a fait,
Sigmund ? Que firent ton épouse
Et tes filles, docte Homme en blouse,
Pour nous interdire, dans les faits,
Toute issue à nous, fille ou femme,
Qui avions déjà si peu d’âme,
Pour mille ans de plus. Bel effet !
Es-tu donc fier de ton forfait,
Car ton confessionnal ajoute
Aux vieux préjugés d’odieux doutes !
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