Petite fable affable
Au vieux royaume des éléphants,
Terre de forêts, de brousses, de savanes,
La Liberté ouvrant grand ses vannes,
Une hyène, le regard triomphant,
Confisqua le pouvoir qui émane
Du peuple des bêtes. Grondant, piaffant,
Celui-ci réclame la fin des arcanes
Du joug de la hyène, étouffant.
Quand on a pas l’âme courtisane,
Pour ce nouveau maître, on est comme éléphant :
C’est le cabanon ou la cabane ;
Même si aux yeux du monde il s’en défend
Sous ce soleil tropical qui tant d’os fane.
Car cet animal n’a rien du faon :
Il vénère la République et la manne
Qu’elle offre, où il puise comme enfant ;
Il révère la Démocratie, ses mânes
Cachant des desseins noirs et suiffants,
Les excès d’une police partisane
Maniant, contre qui fouille et qui pourfend,
Ou la tisane ou la pertuisane,
Les médias se faisant olifants.
Des lions, un chacal osent la chicane ;
Les premiers, à la mort, il pourfend.
Le second, moins virulent mais bien trop crâne
Ira de geôle en exil, son fiel chauffant.
Notre hyène devenue mythomane,
Dans le vain d’un vent buffant, bouffant,
Concéda des élections. Profane,
Elle les perd et, aussitôt, s’en défend.
Contrôlant de l’État, tout organe
Et levier, pousse à la guerre ses enfants,
Pour conserver son trône sous les platanes.
Au chacal vainqueur, en s’échauffant,
Déclare : « Tu ne vaux, bougre d’âne,
Pas mieux que Moi, le tombeur des éléphants !
- C’est vrai, je n’ai rien d’un infant :
À mon tour de razzier le pays, Tzigane,
Mais “légalement”, c’est plus ébouriffant ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire