D’après « Voir un ami pleurer » de J. Brel
Bien sûr, il y a une étoile
Qui, ce soir, s’ombre au ciel si sombre ;
Bien sûr, les larmes se dévoilent
Quand les silences sont en nombre
Et, bien sûr, même sans envie
Il faudra ici demeurer,
Et faire refleurir la vie…
Mais voir un père pleurer !
Bien sûr, on est droit, on fait face.
Au seuil du deuil, on reste digne
Quoi que la Mort veuille ou bien fasse.
On croit encore au moindre signe
Et l’on parle de l’avenir
Bien que l’effroi vienne effleurer
Froid, l’écume des souvenirs…
Mais voir son père pleurer !
Bien sûr, il y a l’espérance
Qui livre un long et vain combat
À l’impuissance, à la souffrance
Et qui, tout autant, vous abat.
Bien sûr, toujours on mord au mors
Alors , qu’en flots, vient affleurer
La lie des regrets, des remords.
Mais voir mon père pleurer !
Bien sûr, nos enfants, eux, nous poussent
Vers l’avant, nous forçent à vivre
Quand le temps, grain à grain, s’émousse
Ou bien court, ivraie devenue ivre.
On redevient tuteur, étai ;
Affaibli, mais prêt à leurrer
Faisant comme si rien n’était…
Mais voir leur père pleurer !
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