Cycle toulousain
Sous le balcon de Roxane,
Beauté plus fraîche que Diane,
Rougit un rosier grimpant.
Ni goujat, ni sacripant
N’y vient lui donner l’aubade.
Pas de galant, de vers dits,
Empruntés à Reverdy,
Et non point de sérénade.
On ne sait plus courtiser
Dans ce monde aseptisé !
Sous le balcon de Roxane,
À l’ombre d’un gros platane,
Sommeille un banc blanc, pimpant,
Qui a pour seuls occupants
Un de ces couples qu’on bade ;
Des vieux amants reverdis
Qui fredonnent du Verdi
Quand la rue court et gambade.
Ils sont, de tous, la risée
Et leurs amours méprisées.
Sous le balcon de Roxane,
Belle au cœur dormant, diaphane,
La tendresse a ses arpents,
N’en déplaise au bon vieux Pan :
Baisers à la dérobade
Et sourires avertis
Ou souvenirs divertis,
Deux doux regards promenadent
Yeux aimants et attisés,
Par Cupidon baptisés.
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