Cycle toulousain
Brique rose et tuiles rouges
Ont perdu tout leur éclat
Dans l’air lourd où rien ne bouge
Que le passant suant et las,
Sous ce ciel de suie si bas
Que sa seule vue vous abat…
Quittant son bureau, sa boîte,
La foule file à son train,
Pour son auto coite et moite.
Oui, le rire a moins d’entrain
Quand l’orage, ici, menace :
On le sait fourbe et tenace !
Devenue plus fière et froide,
Garonne roule galets,
Cogne et rogne les pieds roides
Des pont, sur elle affalés ;
Quiète et tiède de coutume
Elle écume, elle s’embrume…
Le ciel pègue au sol et pèse.
Le tonnerre est dans le ton
De voix soudain mal à l’aise,
D’ans l’averse de jurons,…
Une goutte… et deux… puis trois
Desserrent l’étau étroit.
Déchirant leurs oripeaux,
Les nues nous lavent la ville
Qu’a les nerfs à fleur de peau,
Tambourinent, inciviles,
Mais j’ai le soleil au cœur
Quand les cieux pleurent en chœur !
L’éclair, trop clair, aveuglant
Ne vient pas. La pluie, seule,
Tombe en trombe et va, cinglant
Canal et canés ; puis gueule
La rumeur qui roule aquò,
Se déroulant en échos…
Brique rose et tuiles rouges
Ont retrouvé leur éclat
Dans les rues où rien ne bouge
Que des impers pressés, là,
Ou des parapluies, ici,
Sous ce grain-ci qui grossit…
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