Cycle toulousain
Voilà le moment venu :
La nuit inonde les nues
De cette lente crue d’ombres
Qui plonge dans la pénombre
Jusqu’au bar de “Chez Léon” ;
Et l’onde noie les néons,
En fractions, en fractales,
Qui se répandent, s’étalent
En lents frissons frémissants
Coloris d’or, colibris de sang.
Oui, ici, l’enseigne saigne
En tons brûlants qui baignent
Des clapotis crépitants
Que le vent va émiettant.
Là, des lueurs inconstantes,
Et limpides, et tentantes,
Teintent d’orange et safran,
Ou de roses froids et francs,
Les halos de l’eau livide
À l’heure où les voies se vident.
La rumeur de la rue meurt
En débris de bruits, clameurs
En échos tissant leur trame
Sur ces flots flous qui s’enflamment
Et coulent, las, sans courir,
Et roulent là, sans mourir.
Des éclaboussures ocres,
Des gouttes d’azur médiocre,
Sombrent. Clartés éclatées
Écartelées, dilatées…
À fleur d’eau, des boucles blondes
Dansent, fluides, se fondent.
Pourtant amarrées en rang
Mais portées par un courant
Rendu électrique, fières,
Elles mettent en lumières
Les eaux de ce vieux canal,
Étincellent son banal,
En lignes asymétriques
Ou en cercles concentriques…
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