Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont
Pour se frotter, tout seuls, aux vagues,
Goûter à l’écume et aux algues,
Juste libérés des prisons
Forgées par l’amère Raison,
Les vents rendent tout périssable,
Et les plages du temps s’ensablent.
Si l’eau salée ronge et élague,
Les embruns vous sont une schlague.
Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont.
On se se sent parfois misérables
Et plus rien ne semble durable,
N’a de sens, de goût, de raison,
Nos vies n’ayant plus de blason.
Sûr, il nous reste la maison
Et quelques bulles de savon
- Un dessin, un cœur, une bague,… -
Mais Mnémosyne a une dague
Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont.
Il reste tant d’impérissables
Souvenirs, ces châteaux de sable !
Que l’horizon est flou et vague
Et que la mémoire divague !
Tout va trop vite et à foison
Sur ces plages où nous nous grisons,
Nourris de photos et de fables
Pensant parfois à l’impensable,
Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont !
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