Cycle pyrénéen
Sont-ce des Cieux si hauts qui font des lieux si beaux ?
Au milieu des agneaux court l’argent d’un ruisseau.
À son chant, l’alouette
Vient s’abreuver à l’heure où, dans le frais cristal
De son courant sans courroux, tout en récital,
Se mire la silhouette
De la Ninon au flutiau gardant troupeau,
Parée de ses affûtiaux, si brune de peau.
La source, toute atonie, frappée d’aphonie
Se tait aux harmonies de cette symphonie
Et les souffles soupirent
Pour mieux entendre la voix de ce bout de bois
Que l’écho, franco, renvoie doux comme un hautbois.
Partout, le Beau transpire :
La fleur qui naît au levant a des tons fervents
Et s’épanouit, souvent, au baiser du vent.
Ici, point d’or des moissons donnant le frisson,
Ni vendange à l’unisson de vieilles chansons
Comme en grasses campagnes.
Ici, on ploie sous un faix toujours imparfait ;
Parfois, on plie sous l’effet d’un temps à méfait.
Infertiles montagnes,
Pour remplir cave et grenier, nul ne peut le nier,
Il faut sur tout rogner, dia, être chicanier.
Dans les braises du couchant s’éteint le doux chant.
La Belle a quitté le champ, la nuit approchant.
De gerbes en javelles,
Elle va, jamais bottée, par chemins crottés,
Toute riche des beautés que vont apporter
Une saison nouvelle
Quand, parmi les agneaux, court l’argent d’un ruisseau.
Sont-ce des Cieux si hauts qui font des lieux si beaux ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire